Claude Viau,
D.Sc.
Professor
Department of Environmental and Occupational Health
Université de Montréal
Bio> (en anglais)
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anglais) |
Notre environnement, tout comme le
corps humain, renferme des substances chimiques. Les substances
chimiques anthropiques sont généralement celles qui
suscitent les craintes les plus vives, bien que certaines des plus
toxiques soient d’origine naturelle, que l’on pense à la
toxine botulinique et à certaines toxines de champignons.
Il existe deux méthodes principales pour surveiller l’exposition
aux composés chimiques environnementaux. La première
consiste à en quantifier la présence dans les différents
milieux avec lesquels nous sommes en contact, comme l’air
que nous respirons et les aliments que nous consommons. La deuxième
vise à mesurer les substances chimiques ou les produits
de leur biotransformation dans des milieux biologiques tels le
sang, l’urine et les cheveux; la substance ainsi mesurée
dans une matrice biologique est désignée biomarqueur.
Cependant, l’étendue de nos connaissances sur les
biomarqueurs varie, de sorte que les mesures sur les biomarqueurs
ne peuvent pas toutes être interprétées de
la même manière. Certaines mesures ne font que révéler
la présence d’une substance chimique dans un organisme,
sans offrir aucune autre interprétation, alors que d’autres
permettent une évaluation exhaustive des risques. Pour que
la surveillance biologique devienne un outil de prévention
pleinement exploitable, il nous faut définir des valeurs
de référence pour les biomarqueurs. Ces valeurs peuvent être
déterminées à partir de la distribution des
concentrations de biomarqueurs dans une population de référence,
de données sur le lien entre la dose d’exposition
et la concentration en biomarqueurs ou encore de données
sur le lien entre un effet sur la santé et les concentrations
en biomarqueurs. Certains biomarqueurs ont été utilisés
avec succès pour élaborer des politiques en matière
de santé publique; c’est le cas notamment de la teneur
en plomb dans le sang et du taux sérique de cotinine. Le
premier indicateur a ainsi joué un rôle déterminant
dans l’interdiction du plomb tétraéthyle comme
antidétonant dans l’essence, tandis que le second
a servi à étayer les diverses politiques anti-tabac
introduites au fil des ans. Tous deux ont de ce fait contribué à l’amélioration
de la santé publique
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